Le vingtième anniversaire des tout-premiers débuts de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Adoration perpétuelle.
Chers amis et bienfaiteurs,
Il y a quelques jours, Mgr Lefebvre, accompagné de quelques-uns de ses fils dans le sacerdoce, se rendait en pèlerinage à Fribourg, pour commémorer le vingtième anniversaire des tout-premiers débuts de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. En effet, c’est le 13 octobre 1969, au « Foyer Don Bosco », 106 route de Marly, que se réunissaient autour de lui les premiers disciples, parmi lesquels Mgr Tissier de Mallerais, actuel secrétaire général, et M. l’abbé Paul Aulagnier, supérieur du district de France. Un peu plus tard on devait se transporter dans une maison acquise, 50, route de la Vignettaz, tandis qu’à l’automne 1970, avec l’autorisation de l’évêque de Sion, Ecône ouvrait ses portes. Et le 1er novembre de cette même année, Mgr Charrière, évêque de Fribourg, donnait à la Fraternité Sacerdotale l’approbation ecclésiastique, sous le patronage du souverain Prêtre, Notre Seigneur Jésus-Christ.
Les premières tonsures et les premiers ordres mineurs furent conférés dans la petite chapelle de pèlerinage Notre-Dame de Bourguillon, située aux portes de Fribourg, où la très Sainte Vierge est vénérée sous le nom de « Notre-Dame du Mont Carmel » et « Gardienne de la foi », et où les inscriptions et ex-voto témoignent des nombreux miracles accomplis par Marie en cette chapelle.
Ces événements et leurs circonstances n’étaient-ils pas déjà le sommaire de cette œuvre, maintenant répandue dans le monde entier ? La foi en la divinité de Jésus-Christ à conserver, défendre et protéger sous le manteau protecteur de sa très sainte Mère, tout en proposant les moyens : une nouvelle génération de prêtres munis de l’esprit de l’Eglise ; telle est notre vocation.
Tous ceux qui, au cours de ces vingt années, nous ont tourné le dos, en particulier après les sacres épiscopaux de l’an dernier, n’ont pas assez ou même pas du tout compris la mission surnaturelle d’une vie et d’une œuvre issues de la foi seule. Ils ont préféré la faveur des hommes à la gloire de Dieu. Mais faut-il s’étonner d’autre part qu’en ces temps apocalyptiques, le malin Ennemi cherche sans relâche par ses assauts et ses séductions à nous affaiblir tant de l’extérieur qu’à l’intérieur ? Jamais peut-être dans les annales de la Fraternité, n’avons-nous eu à subir de si nombreuses et rudes épreuves qu’en ces derniers mois, particulièrement en Amérique du Sud, où cinq confrères ont trahi, arrachant avec eux vingt séminaristes.
Pourtant, au milieu des tribulations, nous ne saurions assez remercier le Dieu Trine de tous les bienfaits, bénédictions et grâces dont il nous comble jour après jour surabondamment : purifiés spirituellement par l’épreuve, nous avons pu arroser et féconder de larmes et de sueurs notre champ d’apostolat. Pour la première fois, il nous faut cette année un nombre à trois chiffres pour compter les vocations de séminaristes, Frères, Sœurs et Oblates ; à ce propos, nous nous réjouissons spécialement des huit vocations provenant de pays asiatiques. De nouveaux prieurés, écoles et chapelles ont pu s’ouvrir ; le district britannique, en particulier, a réussi à acheter une belle église à Liverpool et de même à Manchester. Mais ce qui est le plus important, pendant toute l’année nous avons célébré une messe en l’honneur de la sainte Vierge en action de grâces pour les sacres épiscopaux du 30 juin 1988 ; et les confrères se sont spontanément offerts à poursuivre ces célébrations, afin que chaque jour résonne au sein de la Fraternité la plus haute louange mariale et que l’œuvre soit toujours et encore consacrée à Celle qui est victorieuse dans toutes les batailles de Dieu.
Nous semble également importante l’adoration perpétuelle qui sera menée à tour de rôle dans les chapelles de la Fraternité à partir du 1er dimanche de l’Avent, dans une triple intention :
- le retour de Rome et des évêques à la doctrine traditionnelle de l’Eglise,
- la sanctification des prêtres et des candidats au sacerdoce,
- l’éveil de vocations sacerdotales et religieuses.
L’importance que revêt cette dernière préoccupation, face à l’étendue de la moisson et au petit nombre des ouvriers, ressort du fait qu’une fondation nous est demandée à genoux par les fidèles de pas moins treize nouveaux pays. Prenez donc part, chers amis et bienfaiteurs, avec zèle et dévouement, à cet apostolat de l’adoration, qui marche la main dans la main avec la croisade de l’Intronisation du Sacré-Cœur dans les familles. Car c’est là, dans la famille catholique, que doivent être de nouveau reconnus et vécus la royauté de Jésus-Christ, son Evangile, sa loi, l’ordre surnaturel de sa grâce, exactement comme jadis à Béthanie, et mille fois plus encore dans la petite maison de Nazareth. La famille catholique devient alors un sanctuaire et un berceau de nombreuses vocations, et ces vocations sacerdotales et religieuses viendront à leur tour plus tard sanctifier les familles catholiques.
De non moindre importance se trouve être la Croisade eucharistique des enfants ressuscitée par nos abbés, et dont la devise : « prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre » décrit parfaitement le programme de la Fraternité elle-même. Nous ne voulons pas non plus omettre le cours de catéchisme par correspondance dispensé si fructueusement depuis plusieurs années par nos Sœurs de Saint-Michel-en-Brenne.
Devant un monde où les deux blocs Ouest et Est, se dissolvent lentement pour faire face, aux applaudissements de la Rome et des évêques qui trahissent la foi, à une nouvelle ère, celle-là même du mouvement « New-Age », avec un unique gouvernement mondial et une unique religion universelle, et où Monsieur Gorbatchev est vénéré comme sauveur du monde, comme naguère Notre Seigneur Jésus-Christ, je vous adresse, chers amis, les mots de Celui qui est seul la Voie, la Vérité et la Vie, et en dehors duquel il n’y a pas de salut : « Ne craignez pas, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ». « Nolite timere, pusillus grex, nolite timere » (Lc, 12, 32).
Rickenbach, le 16 octobre 1989, fête de sainte Hedwige
Abbé Franz Schmidberger
Supérieur général